Parc métropolitain et ferme urbaine_Bruxelles_2021-2025

 

Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres, 1953

MAITRE D’OUVRAGE :
Bruxelles environnement
MAITRE D’OEUVRE :
HBAAT en association avec Ouest/architectes associés, OLM/paysagistes, Dédale/concertation
PROGRAMME :
Parc urbain et ferme urbaine. Parc qui débute face au futur Centre Pompidou Bruxelles (Kanal), jusqu’au pied de la gare du Nord. Le projet s’articule autour de la Senne, qui va être remise à ciel ouvert avec la volonté de redonner à cette rivière une place en ville, tout en améliorant la qualité de son eau et la biodiversité en ville.
CRITERES PARTICULIERS :
Co-conception avec la population, volet concertation important. Le réemploi et les circuits courts comme principes de conception du projet aussi bien paysagé qu’architectural.
SURFACE :
9,5 hectares
BUDGET :
15 514 000 Euros/HT
RÉALISATION :
Projet lauréat
Études en cours

 

Le parc Maximilien est un territoire totalement paradoxal, situé au cœur d’un tissu de tensions urbaines, sociales et politiques :
– Sa surface de 9,5 hectares n’est pas perceptible car divisée par des enclos et des voies infranchissables : c’est un parc créé de toute pièce dans un quartier «neuf» des années 1960, suite à la destruction des quartiers historiques populaires, dans une vision moderniste qui a généré une zone «vide» dans la carte mentale des bruxellois.
– Ses limites sont habitées d’un coté par des sièges sociaux d’entreprises et de l’autre par des grands ensembles de logements sociaux : le rapport à l’espace public de toutes ces tours a été négligé et contribue aujourd’hui à l’absence d’appropriation du parc par les habitants et usagers du quartier.
– Sa localisation jouxte l’hyper centre de Bruxelles et est pourtant vécue comme une frange marginale de la ville historique. Le parc Maximilien est en effet profondément lié à l’histoire récente des mobilisations citoyennes et procédures d’états autour de la présence des migrants à Bruxelles.
– Ses usages de parc de proximité cohabitent avec les luttes nationales : en même temps que la ferme Maximilien crée des liens sociaux durables dans le quartier, le parc Maximilien est devenu un lieu emblématique des luttes sociales en étant le point de départ de nombreuses manifestations.

A l’inverse de la vision «top-down» du quartier du WTC tel qu’il a été conçu il y a 60 ans, il s’agit désormais de profiter du projet du parc Maximilien pour rénover le quartier avant tout par le «bottom-up».

Les forces sociales qui co-existent ici sont un atout indéniable pour réussir à faire émerger un projet partagé autour du vivre-ensemble, de la défense du logement de qualité, de la place de la nature en ville, de la consommation locale et du modèle de développement de la ville souhaitable.
Notre objectif est de corriger ce qui peut l’être dans ce quartier marqué par les ruptures, d’être inclusif et généreux envers l’existant.
L’objectif est de transformer et améliorer tout un quartier, en évitant le piège de la gentrification : ici, avec les écoles existantes, avec les logements en place (dont une partie de logements sociaux), nous pensons ce projet de sorte à – ici encore – « faire avec » et « faire pour » : pour ceux qui sont là, pour ceux qui y habitent, grandissent et apprennent, dans ce bout de ville qui va (re)trouver une vraie générosité spatiale, paysagère, sociale, au rayonnement métropolitain.

Cinq principes guident la conception :

Révéler l’extra-ordinaire :
c’est partir de l’existant, ne rien renier, en finir avec la tabula rasa, questionner le devenir de chacune des parties.

Vivre au rythme de l’eau :
révéler la présence de l’eau sous toutes ses formes : du pertuis conservé à la Senne révélée, en passant par le Canal et la récupération des eaux pluviales.

Diffuser le parc :
considérer le parc comme une entité paysagère diffuse qui rassemble les pièces du quartier autour d’un projet et d’un lieu.

Mailler les parcs :
créer des cheminements qui multiplient les possibilités de parcours pour tous les modes, du plus rapide et direct à la lente promenade.

Cultiver le parc :
penser le parc dans le temps, au travers d’une gestion écologique qui permettra à la nature de reprendre place, et aux habitants de trouver de nouvelles opportunités autour de l’agriculture urbaine notamment.