Palais Guimet_Lyon_2018-2022

 Philippe Parreno, Anywhere Out Of The-World, exposition au Palais-de-Tokyo, Paris, 2013.

MAITRE D’OUVRAGE :
Ville de Lyon
MAITRE D’OEUVRE :
HBAAT en association avec l’Atelier P Hebbelinck, Philippe Dufieux, historien
CHARGÉ DE PROJET :
Heleen Hart, Mathieu Berteloot, Emile Van Boxsom
MAITRISE D’OEUVRE ASSOCIÉE :
VERDI / bureau d’étude structure et fluides ; JM Becquart /economiste ; Khale acoustics / acousticien ; Changement à vue / scénographe.
PROGRAMME :
Réhabilitation de l’ancien musée Guimet pour l’accueil du service archéologie de la mairie de Lyon ainsi que des ateliers de la danse.
BUDGET :
15 500 000 Euros/HT (2018) pour 5654 m2
RÉALISATION :
2018-2022
CRITERES HQE :
BBC réhabilitation

 

Le projet se fonde sur l’écoute attentive du programme et de son prolongement au travers trois entités architecturales : Le Palais Guimet, l’extension de la grande salle et la nouvelle aile dédiée aux studios. 

Dans les 3 entités, notre travail s’appuie sur une recherche essentiellement en coupe, c’est à dire sur les points de raccord d’altimétrie et de niveaux pour faciliter et hiérarchiser les déplacements et affectations. 

Les niveaux du Service Archéologique ainsi que de la grande salle sont maintenu notamment pour souligner les grandes qualités des proportions de cette dernière. A l’inverse nous revoyons les altimétries des niveaux de l’aile Guimet. Ce travail se traduit dans deux interventions majeures à savoir l’appropriation de la très belle Rotonde pour en déployer toute sa verticalité aux yeux des publics dès l’entrée, mais aussi pour en faire l’expression des circuits d’escaliers principaux pour atteindre le foyer. Un travail de recherche spatiale a permis de donner à voir plusieurs dispositifs spatiaux ascensionnels.

Le second travail important s’est porté sur l’aile Guimet où le niveau du foyer s’est vu aligné avec la mezzanine pour permettre les passages les plus aisés pour tous les publics mais aussi pour augmenter le capital de dramaturgie de la grande salle. L’arrivée par le haut donne à voir une profondeur, à travers une coupe tranchée dans les espaces anciens entre verrière, mezzanine et planchers inférieurs. Le reste des niveaux s’ajuste à partir de l’altitude du foyer et du studio, tous deux calés sur l’accès haut de la salle pour être de plein pied. 

La grande salle se voit comme élargie par les choix opérés. Nous sommes remontés dans l’histoire et avons considéré cette extension du Palais en lieu et place des jardins, comme une métaphore d’un paysage intérieur qui possède les attributs d’étendue, de ciel et de perspective dynamisée par la forme trapézoïdale. Ce paysage où la création la plus inventive va se déployer, où le mouvement sera l’invité permanent, se superpose à un socle de fonctions quasi intemporelle qui met à disposition du patrimoine des espaces de fixité, de masse, d’archivage et de mesure du temps et de mémoire. Nous avons souhaité, par une appropriation très sobre, reconstituer les volumes d’origine, où le public est invité à déambuler librement et totalement sur l’ensemble du périmètre ; Un grand escalier triangulaire permet aux publics venant du foyer en lien avec la mezzanine de redescendre dans une forme où le corps expérimente de manière renouvelée la grande salle. 

Ces deux entités spatiales racontent leurs histoires : en effet, toutes les baies sur jardin du Palais sont ré – ouvertes tant sur la mezzanine que dans la salle principale et dans les couloirs des bureaux inférieurs. Il règne ici un parfum de passé volé, restitué dans une forme belle par nature, succombant aux charmes des interventions successives comme autant d’anecdotes de la vie du Palais et de ses liens à son environnement. 

La troisième entité est celle dédiée aux studios et aux artistes principalement qui, contraint par les dispositifs sismiques et suggéré par les analyses patrimoniales, nous autorise de raconter les métiers de l’Atelier de la Danse aux yeux des passants et usagers de la ville. Par un jeu de translucidité et de transparence, une part de la magie de la création appartient dès lors à l’ensemble de la communauté. Dans un langage simple, une articulation permet de révéler les deux époques anciennes de la construction du Palais et de la grande salle qui s’est rajouté dans le temps. L’identité de l’ensemble de l’équipement s’en trouve renforcée sous la forme d’un récit contemporain autour de l’histoire (l’archéologie), et de la pratique de la danse avec l’importance et la place du corps dans l’espace public.