HBAAT

Carl André, Thebes, 2003, galerie Greta Meert, Bruxelles, 2018

Construit au centre d’une petite commune rurale, les enjeux de ce tiers-lieu sont liés au rassemblement de différents programmes autrefois dispersés dans le village. Mais un des enjeux majeurs fut, de ne pas « fabriquer » mais de « faire avec un contexte ordinaire » un lieu citoyen, ouvert, visible et en accointance avec le village, comme l’était autrefois, l’épicerie, le bistrot ou le bureau de poste aujourd’hui disparues.

Le projet s’attache à préserver les particularités de chaque programme en travaillant sur le dialogue entre les usages existant et la création d’un nouveau programme culturel à l’échelle de la commune. Pour se faire, le projet propose une spatialité et une volumétrie « simple » avec des espaces entièrement modulables par des rideaux qui permettent une diversité d’usages et une évolutivité dans le temps.

Le rôle de la médiathèque, cœur du programme a évolué dans ses missions d’animation du territoire. Elle propose désormais une programmation d’évènements, comme la venue de conteurs, de conférenciers, de spectacles, de cours de cuisine… et c’est pour cette raison que les espaces d’animations sont en relation directe et en prolongement de l’activité « médiathèque ». La question de la lecture est ainsi valorisée et visible en premier lieu.

Le projet s’organise autour de la répartition en deux parties, une partie publique et une seconde partie de services.

– Au nord en limite de mitoyenneté une bande de services regroupe les différents locaux de stockages et de sanitaires (locaux fermés). Ces services sont accessibles directement de manière mutualisée ou non aux différentes salles d’activités ou à la partie médiathèque. Les sanitaires par exemples sont dédoublés pour fonctionner si besoin de manière indépendante pour la médiathèque et /ou pour les autres activités.

– Adossé à cette première bande de services, une étroite et longue halle s’ouvre sur un jardin et boulodrome situé au sud. Construite à partir d’une structure régulière de portiques en bois et d’un plancher cloué bois au plafond, cette dernière permet une grande flexibilité par son absence de cloisonnements fixes.

Le tiers-lieu s’affiche largement sur l’extérieur avec l’objectif principal d’inviter la population à se retrouver autour de la « Culture » au sens large, dans un lieu en quelque sorte domestique où l’on aime se retrouver et y passer du temps.

La façade principale et presque unique (Au nord la façade est opaque, car en limite de mitoyenneté) s’ouvre intégralement au sud sur le jardin. Formant une relation fortuite entre l’architecture et la nature ceci crée un paysage de contemplation et valorise les activités de chacune des parties du programme. A chaque « tranche » ou travée du bâtiment correspond de cette manière un environnement particulier.

Les premières travées qui sont dédiées à l’accueil du public, et aux expositions, font face à une place surélevée et protégée par rapport à la rue. Les travées du milieu consacrées à la presse avec une cuisine et une salle d’activité, répond un jardin planté de saules. Et enfin, les dernières travées qui accueillent des espaces d’activités, pour la musique et les associations du village, sont en relation avec le boulodrome.

Ce dernier est traité comme un espace intégré à l’ensemble du jardin avec quelques assises autour des pistes. Un local pour les boulistes termine la grande halle et se place entre le stationnement paysagé relocalisé en fond de parcelle et les pistes qui lui font face.