Espace des Arts_Chalon-sur-Saône_2016-2018

MAITRE D’OUVRAGE :
Agglomération du Grand Chalon
MAITRE D’OEUVRE :
HBAAT en association avec l’Atelier P Hebbelinck, Richard Klein, historien
CHARGÉ DE PROJET :
Heleen Hart, Mathieu Berteloot, Jean Philippe David
MAITRISE D’OEUVRE ASSOCIÉE :
VERDI / bureau d’étude structure et fluides ; BM Forgue /economiste ; Khale acoustics / acousticien ; Art Scéno / scénographe.
PROGRAMME :
Réhabilitation de l’ancienne maison de culture de Chalon-sur-Saône, scène nationale composée de 3 salles de spectacles, 850, 500 et 100 places, espaces d’expositions, café, résidences et espaces pour les artistes.
BUDGET :
7 300 000 Euros/HT (2016) pour 8330 m2
RÉALISATION :
Livraison juin 2018
CRITERES HQE :
BBC réhabilitation

 

L’Espace des Arts, scène nationale inaugurée en 1971, est inscrit au patrimoine du XXe siècle en octobre 2009 puis inscrit monument historique en totalité par arrêté du 30 septembre 2013. 

Conçu à l’initiative de la commune de Chalon-sur-Saône dès 1960, dans le cadre d’une vaste opération de rénovation urbaine sur l’ancien tracé du canal, la Maison de la Culture de Chalon (à l’origine) affiche l’originalité dans son programme d’être à la fois un espace pour la culture et le sport.

Dans le cadre de la politique ministérielle d’André Malraux qui souhaitait instituer une maison de la culture dans chaque département, le programme s’étoffe pour devenir une machine à se cultiver adossée à un gymnase.

La spécificité de ce projet est confiée à Daniel Petit, architecte urbaniste lyonnais qui réussit le défi de rendre lisible et fluide un programme complexe organisé autour d’un grand patio central : hall d’accueil, salles d’expositions et de spectacles, salles de conférences et d’activités culturelles couplés au complexe sportif.

Le bâtiment affiche une architecture volontaire exprimant dans ses volumes imbriqués aux traitements de surfaces variées, l’expression de ces structures intérieures. Inspiré du club Roussakov à Moscou par l’architecte Russe Konstantin Melnikov, cette unique maison de culture symbole de la rencontre du corps et de l’esprit perdure encore aujourd’hui avec ces deux programmes qui dialoguent l’un avec l’autre.

La dimension contemporaine de l’espace des Arts tel que nous l’avons imaginé passe principalement par une nouvelle identité et activation des espaces de vie du théâtre que sont le grand hall, la rotonde jusqu’au patio central compris entre le théâtre et le complexe sportif mitoyen. 

Le projet de rénovation s’étend aussi à la refonte complète des trois salles de spectacles que nous avons repensé au niveau de l’acoustique ; du rapport scène/salle en revoyant les courbes de visibilité et de l’ensemble des dispositifs scéno-techniques.

Ainsi, l’espace des arts contemporain est un :

-Théâtre pour le public, avec la mise au même niveau entre les fonctions d’accueil et le niveau du parvis, pour inviter la ville à rentrer au théâtre.

Par la suppression du socle opaque d’origine, nous avons effacé la limite du bâtiment afin que le sol du parvis pénètre vers l’intérieur et invite les publics les plus diversifiés à rentrer et emprunter les nouveaux escaliers mis en œuvre en façade. 

-Théâtre pour les techniciens et le personnel avec la refonte et l’organisation des espaces scéno-techniques, des espaces de travail et des déplacements par la création notamment de nouveaux ascenseurs ou nouveaux escaliers pour faciliter les déplacements des matériels et personnes.

-Et enfin, un théâtre pour les artistes tel que l’aurait imaginé le metteur en scène Matthias Langhoff à la fin des années quatre-vingt.

Alors qu’il réfléchit à une veille culturelle sur les toitures de la comédie de Genève quand il postule à sa tête. Nous avons créé le lieu de résidences pour les artistes au point le plus élevé de la construction, soit au sommet de la cage de scène au-dessus du plateau de jeu. Symbole de connaissance et de lumière, cette « lanterne » est l’expression architecturale de la servante qui reste allumée sur le plateau de scène quand le théâtre est plongé dans le noir. Ici visible, celle-ci illumine et fait rayonner la culture sans interruption à l’échelle de la cité dès que l’espace des arts de chalon sur Saône est plongé dans le noir.